Quelques changements dans l’encadrement des périodes de formation en milieu professionnel PFMP



Le décret n° 2014_1420 du 27 novembre 2014 modifie certaines dispositions relatives aux PFMP. Il prévoit notamment :

« Les périodes de formation en milieu professionnel et les stages sont intégrés à un cursus de formation dont le volume pédagogique d’enseignement effectué en présence des élèves ou des étudiants est de deux cents heures au minimum par année d’enseignement. Les périodes de formation en milieu professionnel ou les stages n’entrent pas dans le décompte de ce volume pédagogique. »

Cet article est à mettre en lien avec le Décret n° 2014-1454 du 5 décembre 2014 relatif à la formation professionnelle des jeunes sortant sans qualification professionnelle du système éducatif. Ce décret permet à un jeune, dont l’âge est compris entre 16 et 25 ans et non diplômé, de mettre en place avec l’aide d’un représentant d’une structure contribuant au service public de l’orientation, une formation qualifiante à court terme. Cette formation peut se faire dans un lycée professionnel s’il y a de la place, mais une nouvelle fois sans moyens supplémentaires. Un jeune peut donc venir faire une formation d’un minimum de 5 ou 6 semaines (selon les heures faites par semaine) dans un lycée professionnel entrecoupées ou pas de PFMP pour la compléter. Ces formations sur mesure nuiront à la progression pédagogique de la classe. Le professeur devra alors accueillir tous les types de publics (sous statut scolaire, apprentis, adultes, jeunes non diplômés) dans sa classe et s’adapter au temps de passage des uns et des autres. La surcharge de travail qui en découlera nécessairement ne pourra que dégrader ses conditions de travail.
« Les modalités de l’encadrement pédagogique des élèves par l’enseignant-référent dans l’établissement d’enseignement. Ce dernier désigne l’enseignant référent parmi les membres des équipes pédagogiques. Celui-ci est responsable du suivi pédagogique de la période de formation en milieu professionnel. Chaque enseignant référent suit simultanément seize stagiaires au maximum. Le conseil d’administration de l’établissement d’enseignement détermine les modalités du suivi régulier des élèves par les enseignants référents ».

Un professeur référent est désigné et de-vient responsable de la PFMP de l’élève. En confiant les modalités de suivi aux conseils d’administration des établissements, la porte est ouverte à toutes les dérives concernant le nombre de visites à effectuer en entreprise et les modalités de suivi (seul, accompagné d’un professeur d’enseignement professionnel… ?).
« la signature de la convention de stage faite par l’établissement d’enseignement, l’organisme d’accueil, le stagiaire ou son représentant légal, l’enseignant référent et le tuteur de stage. La convention de stage comporte les mentions obligatoires suivantes : […] 2° Le nom de l’enseignant référent de l’établissement d’enseignement et le nom du tuteur dans l’organisme d’accueil ; […] 7° Les conditions dans lesquelles l’enseignant référent de l’établissement d’enseignement et le tuteur dans l’organisme d’accueil assurent l’encadrement et le suivi du stagiaire ; »

La convention de stage est cosignée par le représentant de l’établissement et un professeur référent de l’élève. S’il s’agit d’un professeur d’enseignement général, comment pourra-t-il valider un contenu de stage, des savoirs faire, des compétences professionnelles ?
Certes, nous avons souvent pu constater lors des visites de nos stagiaires en entreprise que nos élèves étaient la plupart du temps utilisés à des tâches n’ayant rien à voir avec le référentiel. Mais cette situation ne pourra que s’aggraver si un seul professeur référent, surtout s’il ne possède pas les compétences des disciplines professionnelles, valide la formation.
De surcroît, les élèves de lycée professionnel sont toujours écartés de la gratification offerte aux élèves de BTS et aux étudiants. En guise de formation, ils effectuent souvent des tâches répétitives, voire remplacent des salariés absents.

SUD éducation revendique

►Le retour d’un parcours de formation en quatre ans, seul garant d’une formation professionnelle digne de ce nom. Quel gouvernement oserait supprimer une année de formation dans une école d’ingénieurs, sans une levée de boucliers ?

►La réduction des PFMP à 4 semaines par an au maximum, durée à définir selon les nécessités de chaque formation accompagnée d’une diminution du coefficient au bac.

►L’arrêt des formations mixtes créées pour accueillir dans une même classe des publics différents (élèves sous statut scolaire, apprentis, adultes en formation continue) et dont le seul objectif est de faire des économies budgétaires. Des moyens à la hauteur des difficultés rencontrées par les élèves de lycée professionnel doivent être alloués et la souffrance au travail des professeurs de lycée professionnel doit être entendue.



Pour SUD éducation, la formation professionnelle c’est « PLUS d’école, MOINS d’entreprise »



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Le: 08/04/15