À l’instar des enseignant-e-s du second degré avec PairForm@nce, les enseignant-e-s du premier degré se voient imposer cette année une formation continue à distance, informatisée, sous le nom de « M@gistère ».





Outre les problèmes techniques lors de la mise en place de ces plate-formes numériques, ce dispositif pose la question de l’existence d’une formation continue digne de ce nom.

Les stages de plusieurs semaines permettaient l’échange, le partage des expériences. Nous avions encore la possibilité de nous approprier ce temps de réflexion sur nos pratiques, in-dispensable dans un métier aussi accaparant que le nôtre où l’enseignant-e est souvent isolé-e dans sa classe, et de prendre le temps d’échanger sur les conditions de travail, les revendications, les luttes à mener.

Ces dispositifs ne permettent plus le contact direct. Ils isolent les travailleur-ses. Les forums sont sous contrôle de la hiérarchie. Ils nient la liberté de l’enseignant-e de prendre en charge ses besoins de formation en adéquation avec ses pratiques pédagogiques. Ils amplifient l’infantilisation en instaurant des tutorats sous l’égide de « formateur-trices » volontaires ou contraints, « expert-es » dans la thématique du parcours « choisi ».

Ils introduisent et accentuent l’usage d’un vocabulaire de management et d’entreprise qui n’a rien à voir avec la réalité d’un métier qui est avant tout orienté vers l’humain. Pire, ce système permet une surveillance des plus inquiétantes et pourrait à terme entrer dans notre évaluation professionnelle, car chaque intervention ou absence d’intervention sur la plate-forme est tracée.

- Nous dénonçons le flicage numérique exercé, ainsi que l’absence d’une formation continue solide, sérieuse, voulue et conçue par les personnels eux-elles-mêmes.

- Plus largement, ces formations à distance participent d’un contrôle massif, par le numérique, des personnels, des élèves et des familles.

SUD éducation appelle tous les personnels à se réunir, à contacter les syndicats SUD éducation pour construire un rapport de force, lutter contre ces dispositifs de pseudo-formation et agir pour une véritable formation continue.





Le: 20/10/14